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Pays-Bas: obligation de respecter le calendrier national des campagnes en porte-à-porte

9/11/2018 – Nombre de grandes associations caritatives néerlandaises sous-traitent le recrutement de nouveaux donateurs à diverses agences de street-fundraising.
Ces dernières sont regroupées au sein de Direct Dialogue Donateurs Nederland (DDDN), une plateforme sectorielle qui se charge notamment d’autoréguler les activités de ses membres.

Les Pays-Bas font face à une augmentation des campagnes de recrutement de donateurs en porte-à-porte, suscitant un sentiment d’irritation dans certaines communes où les habitants s'estiment trop souvent sollicités.
Les associations caritatives néerlandaises sont conscientes de ce problème. Ainsi le directeur de la plateforme Nederland Filantropieland, cité dans un récent article de la revue en ligne Vakblad Fondsenwerving, indique-t-il que les organisations membres de cette organisation sectorielle seront désormais toutes tenues de travailler dans le cadre d’un planning national des opérations en porte-à-porte (‘huis-aan-huis-rooster’).
Cette mesure d’autorégulation du secteur lui semble indispensable dès lors que les autorités publiques néerlandaises, qui règlementeront prochainement les activités de télémarketing, pourraient être tentées d’imposer également une limitation drastique des campagnes de recrutement en porte-à-porte.

Les donateurs néerlandais disposent de plusieurs sources d'information concernant les collectes en porte-à-porte, tel que

  • le 'Collecterooster', calendrier national des collectes en porte-à-porte, consultable en ligne et par commune
  • le site d'information 'Geef gerust', qui comprend une section 'Geef gerust aan de deur'

Le 'porte-à-porte' également mis en question au Royaume-Uni

L'irritation causée par le démarchage à domicile fait également l'objet de débats au Royaume-Uni, où les mesures de régulation de ces activités sont placées sous l'autorité du Fundraising Regulator.
Un nombre croissant d'associations britanniques se disent sensibles aux constatations de sondages qui indiquent que 50% des consommateurs britanniques n'apprécient pas d'être sollicités par des campagnes de recrutement de donateurs en porte-à-porte.

-> Lire: Third Sector (23/11/2017 - 'The door-to-door dilemma'

Et en Belgique ?

Citons, parmi les principales agences de street-fundraising actives en Belgique, deux sociétés néerlandaises (Direct Result et Pepperminds), ainsi qu'ONG Conseil – également actif en France – et l'agence Activate.
Une quinzaine d'associations belges font appel à leurs services ou optent parfois - comme dans le cas de Médecins sans Frontières - pour la gestion en interne des équipes de street-fundraisers.
Un petit nombre d'associations, tel Child Focus et plus récemment Broederlijk Delen, préfèrent délaisser les rues commerçantes au profit d'une approche en 'porte-à-porte'.
La Belgique ne dispose pas d’un organe d'auto-régulation comparable au Direct Dialogue Donateurs Nederland, ou de régulation tel que le Fundraising Regulator britannique.
Mais les associations membres de l'AERF (Association pour une Ethique en Récolte de Fonds) s'engagent à respecter un code de conduite commun - la 'Charte du Dialogue Direct' - et à planifier leur présence sur les rues commerçantes dans le cadre d'un planning commun.

Sources:
Vakblad Fondsenwerving (9/11/2018) – ‘NLFL-leden vanaf 2019 verplicht het Wervingsrooster gebruiken’

Autre article de ce site sur le même thème:
20/11/2018 - Street fundraising au Royaume-Uni: auto-régulation renforcée, amélioration incontestable