Le Congrès de l’AERF (24-11-2016) s’est clôturé sur une intervention remarquée de Philippe Hensmans, directeur d’Amnesty International Francophone et co-fondateur de l'Association pour une Ethique dans la Collecte de Fonds.
Son plaidoyer entendait encourager les acteurs de la collecte à jeter un regard critique sur leurs pratiques, notamment concernant la qualité de leur communication aux donateurs.
Nous résumons ci-dessous, sans citer textuellement les propos de l’intervenant, quelques-unes des pistes de réflexion proposées par le directeur d’Amnesty.
Confiance des donateurs: résultats mitigés
Nous savons qu’il n’est guère aisé de discerner très précisément les souhaits assez divers des donateurs en matière d’éthique de la collecte. Mais le secteur associatif aurait tort d'en tirer pour conclusion que l'éthique et la transparence n'ont guère à figurer au nombre de leurs préoccupations prioritaires.
D’autant qu’on se rend compte – comme semble le confirmer certains résultats de la récente enquête ‘Génération Quoi ‘ produite par la RTBf - que les ONG figurent au nombre des structures vis-à-vis desquelles la jeune génération ne ressent pas un niveau de confiance particulièrement élevé.
Mettons-nous à l’écoute
Les associations comptent en leur sein différentes catégories de sympathisants - membres de l'AG, etc. - qui sont certainement en mesure de nous aider à jeter un regard critique sur l’éthique de la collecte telle que nous la pratiquons dans nos organisations.
Prenons donc le temps de les entendre.
‘Accountability’ ?
Nos associations fournissent-elles suffisamment d’efforts en termes d’ "accountability", notamment au niveau des messages que nous diffusons à l’attention de nos donateurs ?
Reconnaissons que nombre de supports d’information– par exemple notre Rapport d’Activité - relèvent au moins pour partie du registre de la communication publicitaire, d’autant qu’ils sont notamment destinés à collecter davantage de dons.
Nombre d’associations produisent, à la demande des pouvoirs subsidiants, d’excellents bilans qui rendent compte de l’impact mesurable de leurs activités, sur base d’indicateurs de résultat et de ‘KPI’ (Key Performance Indicators).
Ne pourrions-nous faire, pour partie, de même dans notre communication aux donateurs ?
Un exemple: ne pourrions-nous être plus transparents concernant nos investissements en collecte de fonds de type ‘street fundraising’ ou prospection ‘door-to-door’ ?
N’est-il pas trop facile qu’en matière de transparence nos associations se contentent de renvoyer le donateur curieux vers les sites de l’AERF ou de Donorinfo ?
Prétextant que peu de donateurs s’y intéressent réellement, certaines associations font plutôt peu d’efforts en matière de transparence.
Cette attitude a également été celle des entreprises commerciales, qui pendant longtemps ne se sont guère empressées de publier des informations réellement objectives à destination de leurs clients.
Mais on connait la suite : les organisations de consommateurs les y ont contraintes.
Préparons l'avenir
L'irruption du Big Data et d'autres innovations technologiques provoqueront de profondes mutations dans nos modes de communication avec les donateurs.
L’information fera probablement de plus en plus la part belle à l’image et à l’émotion.
Le donateur disposera-t-il pour autant d’une information plus transparente, et de meilleurs outils d’analyse ?
Comment veiller à ce que les droits des donateurs soient à l’avenir mieux entendus ?
Qui sera le syndicaliste de nos donateurs ?
-> Autre article concernant le Congrès de l'AERF (26-11-2016): 'Etude KU Leuven - Ethique de la collecte: la parole aux donateurs'
-> Autres articles d'actualité listés sous Archives 2013-2016 - Ethique & Transparence
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