22 février 2018 - Principal organe de contrôle des 170.000 organisations caritatives britanniques, la Charity Commission travaillait depuis 2012 sous l’autorité de William Shawcross.
Le mandat de l'actuel Président de la Charity Commission prend fin dans le courant du mois de février, alors qu'un reportage sans concession du Financial Times dévoilait il y a quelques jours les turpitudes l’association caritative Presidents Club.
-> Lire : ‘Men Only: Inside the charity fundraiser where hostesses are put on show’ (Financial Times, 23/01/2018) (lien)
Confronté dès fin janvier aux réactions indignées des médias et des autorités publiques britanniques, alors que les accusations portées contre Oxfam n’avaient pas encore été publiées, le président de la Charity Commission a dénoncé les dérives d'un secteur associatif trop centré sur des objectifs de croissance, au détriment des valeurs éthiques qui justifient leur action.
-> Lire: 'Too many charities are focused on chasing celebrity patron and it is not good' enough' - William Shawcross - The Telegraph (29/01/2018) (lien)
William Shawcross regrette que nombre de grandes structures associatives semblent obnubilées par un objectif de croissance continue, privilégiant la quête incessante de subsides et la mobilisation de personnalités susceptibles de renforcer leur notoriété.
La confiance du public s’est érodée, surtout parmi les générations plus jeunes de donateurs critiques, qui souhaitent davantage être clairement informés quant à l’impact réel des projets qu’ils soutiennent.
Les associations n'ont guère d'autre choix que de faire face à un environnement qui les questionne sur leurs pratiques, en cette époque que le Président de la Charity Commission qualifie de « new era of enquiry ».
Chaque organisation devrait, quelle que soit sa taille, prendre l'intitiave de s’interroger sur ce qui justifie réellement le maintien de ses activités: sont-elles incontestablement aussi indispensables et performantes que les réalisations d’autres associations actives dans le même secteur ?
La Charity Commission n'a pas à se prononcer sur des décisions fondamentales concernant une éventuelle fusion entre plusieurs associations ou la suppression d'organisations qui font double emploi.
Mais force est de constater que ces structures peinent à prendre les bonnes décisions parce qu'elles sont souvent pilotées par des administrateurs bénévoles qui ne disposent pas des outils de gestion indispensables pour mener cette réflexion stratégique.
La Charity Commission continuera comme par le passé à identifier les cas d’abus manifestes, mais devrait également s’impliquer proichainement dans la mise en place d’une cellule de soutien et d’accompagnement au service des administrateurs d’associations caritatives.
William Shawcross espère que cette structure bénéficiera de l’appui financier du secteur associatif.
La présidence de la Charity Commission a été confiée à Tina Stowell, Baroness Stowell of Beeston, une personnalité politique de premier plan, membre de la Chambre des Lords.
Cette nomination a suscité nombre de remarques critiques sur les bancs de l’opposition, notamment du fait de sa connaissance très limitée des arcanes du secteur associatif.
Réalisée sur base annuelle à l'initiative de Recherche et Solidarités, la 22ème édition de cette étude statistique est construite à partir de la déclaration des revenus du printemps 2017, comportant les dons consentis en 2016.
L’observation d’une série récente et strictement homogène de quatre années montre une tendance préoccupante :
Au regard de ce constat, quelques phénomènes viennent en contradiction, qui auraient laissé espérer une année 2016 plus satisfaisante :
Ces paradoxes interpellent, et les résultats décevants de 2016 restent pour l’heure sans explication.
Qu’en pensent les acteurs de la collecte ? Doit-on y voir les signes de mutation des comportements de solidarité ?
Peut-on parler d’une « année noire » ?
Notre partenaire du Don en confiance, qui suit régulièrement la proportion des Français qui donnent de l’argent, avait noté une baisse significative de leur proportion à l’automne 2016 (55% contre 60% en 2015).
Nous la retrouvons dans nos bilans 2016.
Leur enquête, réalisée récemment, donne un certain espoir, avec une proportion à la hausse (58% en 2017).
Source: Recherche et Solidarités, rapport 'La Générosité des français', 22ième édition (novembre 2017)
Le rapport complet (23 pages) est disponible en téléchargement (lien)